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Présentation

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Extraits d'entretien tirés de l’article « Alan Kaplan – L’Art de l’épure à l’état brut » réalisé par Eva Moretti, étudiante en Licence 3 Métiers de l’Ecrit et Intermédialité, dans le cadre de son cours « Ecrire sur l’Art »  (novembre 2021).

 

« Artiste à l’univers pictural et sonore, Alan Kaplan se livre sur ses créations. À travers l’exploration d’une matérialisation du son, portrait d’un artiste atypique de la région parisienne » - Par Eva Moretti

Présentez-vous en quelques mots :
« Je suis né en 1974. Je me suis mis à peindre à 40 ans. Plutôt tardivement, donc. Si j’ai commencé si tard c’est parce que je me consacrais à la musique.

A la musique électronique, plus précisément. Je travaillais sur un projet que j’avais appelé Numero17. C’était un projet à travers lequel je voulais mettre en avant la texture du son, la matière, tout en respectant le format traditionnel de la chanson, à savoir couplet-pont-refrain et ainsi de suite. J’ai mis sept ans à réaliser un album. Cela peut paraître long. Mais quand je l'ai estimé terminé, j'en étais totalement satisfait... Et puis là, je me suis retrouvé à me demander : « Et maintenant ? Je fais quoi ? ». Je ne savais pas comment continuer. Alors j’ai décidé de changer complètement de média. Je voulais poursuivre mon travail sur les textures, mais musicalement je ne voyais pas comment faire pour ne pas me répéter... Je me suis donc mis à peindre. Ou plutôt à travailler une matière qui me permettrait dans un second temps de peindre. Depuis 2015 j'ai donc remplacé la musique par la peinture... Mais j’ai toujours envie de la même chose, finalement. Travailler la matière, les textures. Je ne crée plus de son, mais au travers de ma peinture, mon objectif est de prolonger ce travail. De le rendre physique. Concret. »

Vous rapprochez votre travail du goudron. Qu’est-ce que cette matière évoque pour vous, et pourquoi la choisir comme référence en tant que média ?
« Eh bien, je pense que le goudron est surtout un point de départ pour moi. Je ne pense pas avoir un jour peint un tableau qui fasse vraiment penser au goudron et à vrai dire, cela n’a jamais été mon ambition. D’ailleurs, je crois que je me suis totalement éloigné de cet aspect goudron avec le temps. Si tant est, encore une fois, que je m’en sois approché un jour. En tout cas, j’ai toujours été intrigué par cette matière, par son toucher unique, son aspect dépouillé, minimal, et bien sûr par tout ce qu'elle représente... Et puis en tant que matière, strictement en tant que matière, sa texture, ses reliefs, étaient des choses que j’avais envie de mettre dans mes tableaux pour créer cette continuité avec ma musique. Elle convient parfaitement à l'épure que je souhaite apporter à ma peinture. »

Pourquoi cette obsession pour l’épure ?
« Je crois que les artistes qui m’ont toujours le plus attiré sont des artistes dont l’œuvre est une quête permanente de l’épure. Je pense à des artistes comme Peter Saville, Torsten Posselt ou Anton Corbijn dont les œuvres sont, pour certaines, devenues iconiques. Il y a dans leur travail un besoin d’aller à l’essentiel. C’est le point commun, je pense, entre tous les artistes que j’admire vraiment... Prenez un compositeur comme Erik Satie. Toute son œuvre écarte l’inutile. Il ne semble avoir qu’une obsession : garder l’essentiel, éliminer le superflu. Et ce, malgré les railleries de ses contemporains, musiciens ou compositeurs, qui pensaient voir dans le dépouillement de son travail, dans son minimalisme, une absence de technique ou de virtuosité, qu’eux estimaient indissociables de l’art. A mon niveau, qui est certainement très éloigné du sien, je suis un peu comme Erik Satie. Je ne m’intéresse pas à la technique, à la virtuosité. Je veux aller à l’essentiel. »

Dans vos anciennes créations, la couleur était presque toujours absente, au contraire d’aujourd’hui où elle fait de petites apparitions dans vos travaux. Un élément particulier a-t-il motivé ce choix ?
« Avec le temps, j’ai lentement modifié la façon dont j’élabore ma matière. Et petit à petit, la couleur a pu s’intégrer à mes tableaux parce que cette évolution dans ma façon de travailler a rendu cette intégration possible. J’ai de nombreuses fois auparavant tenté d’intégrer un peu de couleur dans ma peinture, mais cela n’allait pas. La couleur n’imprégnait pas la matière. En tout cas pas de manière qui me satisfasse. Et puis, à force d’essayer, à force de faire évoluer la façon dont j’élabore ma matière, c’est devenu possible. Tout simplement. »

 

Vous avez l’air d’être un éternel insatisfait, d’avoir un besoin de vous renouveler sans cesse, d’être un véritable touche-à-tout.
« C’est pour moi un très beau compliment. Et je vous en remercie. Oui, je pense que c’est primordial de ne jamais se contenter de ce qu’on a déjà fait.

De ne jamais s’en satisfaire. Et d’ailleurs, la seule fois où je me suis senti vraiment heureux du résultat de mon travail, je n’ai pas eu d’autre choix que de
changer radicalement de voie. Je ne pouvais simplement pas faire autrement. Je me sens moi-même presque trahi lorsqu’un artiste dont j’ai apprécié le travail fini par ne faire que répéter à l’infini sa formule gagnante. Je trouve que cela a plus à voir avec de la capitalisation qu’avec de la création.

Selon moi, l’idéal, et les artistes que j’admire le plus y parviennent, est de pouvoir être immédiatement reconnaissable tout en ne se répétant jamais. J’aimerais pouvoir être de ceux-là. »
 

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Je divise mon travail en deux phases distinctes :

    

     - Phase de fabrication du support, grâce à une matière que j'obtiens en mélangeant deux éléments principaux que sont le sable de silice et la colle vinylique. Je travaille selon un schéma géométrique que j'ai préalablement posé sur la toile. Puis, je fabrique mon support en respectant les temps de séchage nécessaires à chaque élément avant de pouvoir passer au suivant. Je façonne mon support à l'aide de pinceaux brosse, de couteaux , de lames et de barres d'acier.

     

     - Phase de peinture. A l'acrylique. Toujours sur matière sèche. Au moyen (souvent) de pinceaux à maquillage, ou de pinceaux que je coupe à ras pour une meilleure adaptation aux reliefs de la matière. Au moyen (surtout) de rouleaux mousse, dont le manche doit être rigide tout en étant assez souple pour pouvoir subir les différences de pression nécessaires aux nuances de textures, de rendu et d'imprégnation de la couleur dans la matière. Au moyen (parfois) d'éponges, de papier à poncer ou directement de la main.

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Ce site vous propose de découvrir quelques-uns de mes tableaux et d'écouter l'intégralité de mon album 'A Lonely Place'  (via le lien Bandcamp situé ci-dessus). Vous trouverez également ma série de photographies et œuvres dérivées, "Vinyl Arts", qui est plus une récréation qu'une véritable création.

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Toutes œuvres : Alan G. Kaplan (sauf oeuvres dérivées "Vinyl Arts")

-  Droits réservés. Alan G. Kaplan 2015 > 2024  -

 

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